Friday, June 22, 1990

Les premiers jours de Langélinie II

C'est ici que commence la pellicule du film de la longue aventure de Langélinie II, magnifique 505 sorti du chantier anglais le plus en vogue à l'époque : Parker.

Ces photos datent de juin 1977.

J'ai pris possession de cette coque directement des mains de Bill Parker qui livrait sa production par paquets de six coques avec sa Land-Rover et son énorme attelage.

Bill savait que je descendais habiter à Marseille et me souhaita de profiter longtemp de ce bateau sur la Méditerranée, ce qui est arrivé.

La transaction a eu lieu chez le distributeur en France des 505 Parker à l'époque : YL Yachting, rue Marius Franay, sur la colline de Saint Cloud.

Hugues Leroy, président fondateur de YL Yachting, venait du monde de la distribution de matériel optique.

Il avait percé dans le milieu de la voile en prenant en charge les destinées de la distribution en France de ce tout nouveau dériveur promis à un bel avenir : le laser.

Nous sommes en 1972.

Je faisais partie des premiers acquéreurs de ce dériveur solitaire avec lequel je commençais à régater et me trouvais rapidement recruté en temps que jaugeur par le président créateur de l'Association France Laser : Jean LOUVEAU.

Toute mon activité de régatier a toujours été en priorité orientée sur le solitaire en laser, le 505 ne venant qu'en complément pour goûter aux joies de la navigation en équipage, du trapèze et des chevauchées fantastiques sous spi.

Car quel formidable bateau et quels plaisirs on éprouve à son bord dans toutes les conditions de temps.

Ainsi, comme certains affichaient par dérision sur la vitre arrière de leur 2 CV :
Ma deuxième voiture est une Rolls-Royce
J'aurais pu graver sur le tableau arrière de mon laser :
My second boat is a Five O Five
et obtenir par là même la considération ou le dégoût de toute cette bande de va-nu-pieds que sont les laséristes.

Le bateau a été livré coque nue. Il s'agit d'une superbe réalisation composite coque polyester - pont bois.

Sur cet exemplaire, le puits de dérive est lui aussi en polyester, seule la couverture du puits et les barrots du banc sont en bois plaqué d'une essence foncée du plus bel effet.

Autre caractéristique intéressante, et qui disparaîtra plus tard sur les futures productions du chantier, la cloison au niveau du mât est très fermée (juste une ouverture minimale en forme de coeur).
L'avantage de cette disposition est de procurer une rigidité maximale au niveau du couple reprenant la transmission des efforts considérables entre la dérive, le mât et les haubans.
L'inconvénient est la restriction de l'accessiblité à l'espace situé entre cette cloison et celle plus avancée qui ferme le volume du caisson avant. Or cet espace est stratégique, puisque le mât y est implanté sur la quille du bateau et qu'une grande quantité de bouts de réglage, de renvoi et de drisses y transitent.


Cette vue illustre bien tout le travail restant à faire sur le bateau avant sa première navigation.

Mais je suis serein, car je dispose déjà de tout l'accastillage nécessaire en bibliothèque.

En bibliothèque est bien l'expression appropriée, car j'avais exposé sur une étagère de ce meuble dans mon salon les pièces d'accastillage approvisionnées auprès des grands shipchandlers parisiens et même anglais en vue de l'arrivée de ce nouveau bateau.

Le plan de pont était prêt, d'une grande simplicité et s'inspirant de différentes tendances observées sur les 505 bien sûr, mais aussi les 470 et les Fireball.

La pose de l'accastillage interviendra sur les quais de La Ciotat où j'avais trouvé l'hospitalité lors de mon débarquement à Marseille, et par la suite au CMV (Centre Municipal de Voile de Marseille) sur la plage du Roucas-Blanc.

C'est au CMV que j'ai rejoint avec mon Laser le groupe des régatiers marseillais formé autour de Hervé WATTINNE, Olivier FALQUE, Patrick SOLATGES, Paul et Vincent d'ORTOLI et bien d'autres.


















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